La COVID-19 et ses répercussions sur le franchisage
Par F. Georges Sayegh
F. Georges Sayegh, D.S.C., Adm. A., FCMC du Québec et de l'Ontario, est expert-conseil en franchise et transfert de technologie et auteur de 18 livres sur les franchises et les commerces associés. Visitez sa page de consultant.
Pour le rejoindre : gsayegh@gsayegh.com Tél.: (514) 216-8458.
Depuis mars 2020, la pandémie de la COVID-19 a changé non seulement notre quotidien, mais a également affecté tous les commerces, qu’ils soient dans le domaine de l’alimentation, l’automobile, les boutiques spécialisées, l’éducation, l’habillement, l’hôtellerie, l’immobilier, les services spécialisés, les loisirs, les services aux entreprises, les soins de santé, les soins personnels, le détail, le tourisme, pour ne nommer que ceux-là.
La pandémie de la COVID-19 est l'un des plus grands défis auxquels le monde moderne a été confronté. La maladie, causée par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), remonte à décembre 2019, lorsque le premier cas a été signalé à Wuhan, en Chine. En mars 2020, l'Organisation mondiale de la santé a déclaré une pandémie, ce qui signifie que la maladie se propageait dans le monde entier. Afin de ralentir les infections et d'« aplatir la courbe » de l'épidémie, c'est-à-dire de réduire le taux de transmission, plusieurs pays ont suspendu leurs activités commerciales et adopté la distanciation sociale pour réduire les contacts de personne à personne.
Les gouvernements luttent simultanément pour sauver des vies et atténuer l'impact économique du virus. De nombreuses incertitudes entourent la maladie. De nombreuses caractéristiques de la COVID-19, telles que la durée de la période infectieuse, la symptomatologie et la possibilité de transmission asymptomatique, sont soit spéculatives, soit inconnues. Le développement d'un vaccin ou d'un éventuel traitement est un projet à long terme, qui peut prendre des années à accomplir. Ainsi, les mesures de distanciation sociale telles que l'isolement, l'interdiction des rassemblements de masse et la fermeture des écoles et des magasins sont, à l'heure actuelle, les moyens les plus efficaces pour réduire le taux de transmission, éviter l'effondrement des systèmes de santé et minimiser le nombre de décès.
L'un des problèmes pratiques les plus évidents auxquels sont confrontés les systèmes de franchise a été le besoin accru et l'investissement requis pour l'équipement de sécurité, les protocoles et l'atténuation des risques pour la santé dans l'environnement de vente au détail. Contre cet impératif se trouvent les réalités de la gestion des dépenses supplémentaires associées aux programmes de sécurité, de la continuité de l’approvisionnement des produits, de la cohérence de la marque, de la gestion des attentes de même que les besoins des employés et des clients tout en respectant les consignes gouvernementales presque sur une base hebdomadaire.
La nature variable du risque pour la santé dans divers endroits, ainsi que la capacité pratique et structurelle du franchiseur à apporter ou à imposer des changements immédiats de politique ou d'exploitation, rendent la question plus complexe. Par exemple, des franchiseurs exigent le port du masque par les clients lorsqu'ils visitent leurs établissements. D’autres ont instauré des « intendants », qui sont des employés « responsables de diriger les clients, gérer la salle à manger et la désinfecter pendant que les invités terminent leurs repas, etc. »
L'imposition de telles politiques obligent les dirigeants des franchises à faire respecter ces exigences. Dans la mesure du possible, en particulier dans les secteurs où les franchisés ont subi le plus de dommages économiques de première ligne, de nombreux franchiseurs ont aidé leurs franchisés à mettre en œuvre de nouvelles politiques et fonctions commerciales en réponse à la pandémie. De nombreux franchiseurs ont offert des reports ou des renonciations aux redevances des franchisés et aux obligations de commercialisation ; au lieu de cela, les franchiseurs ont encouragé ou obligé les franchisés à utiliser ces sommes libérées pour des stratégies telles que des options de service sans contact ou le respect des obligations de loyer, des implantations de services électroniques pour accélérer les commandes à emporter ou les livraisons à domicile.
D’autres franchiseurs ont avancé des paiements en espèces et des remises aux franchisés pour augmenter les liquidités des exploitants de restaurants tandis que d’autres ont assoupli leur structure de loyer en convertissant le loyer de loyer fixe et variable en un loyer variable à 100 pour cent. D'autres franchiseurs ont dépensés les sommes qu’ils devaient percevoir de leurs franchisés en termes d’augmentation de la notoriété de la marque du réseau. En outre, les franchiseurs qui avaient des accords de franchise nécessitant des dépenses de rénovations, reportaient ces exigences lorsque cela était réaliste ou faisable. Dans d’autres cas, les franchiseurs envisageaient de réformer leur offre de produits ou de permettre aux franchisés de proposer des solutions adaptées à leur situation locale.
La pandémie a eu un impact sur les systèmes de franchise de plusieurs manières, mais les conséquences les plus immédiates ont peut-être été d’appliquer la gestion des changements concernant l'investissement requis pour l'équipement de sécurité, les protocoles et l'atténuation des risques pour la santé dans l'environnement de la restauration et la vente au détail. Contre cet impératif se trouvent les réalités de la gestion des dépenses supplémentaires associées aux programmes de sécurité, de la continuité de l’approvisionnement des produits, de la cohérence de la marque, de la gestion des attentes de même que les besoins des employés et des clients.
Tel que décrit au premier paragraphe, les secteurs de la franchise les plus durement touchés ont été l'hôtellerie, les conditions physiques et le bien-être, le tourisme, la restauration, ainsi que d'autres entreprises qui dépendaient fortement de l’expérience du client en magasin. La fermeture des commerces non essentiels a créé un sentiment général d'incertitude et d'anxiété qui a entraîné un ralentissement général dans l'ensemble de l’économie.
Malgré qu’au Québec et un grand nombre des concitoyens à travers le Canada ont pris leurs première et deuxième doses de vaccin qu’ils soient de Pfizer, Moderna, AstraZeneca ou Johnson, nous devons faire face à la réalité. Le retour aux écoles nous révèle que des étudiants ont contracté le virus pendant la période estivale. Une école sur cinq est affectée par le virus et les étudiants doivent demeurer en quarantaine. De plus, un nouveau phénomène qui dix-huit mois auparavant n’était pas confronté par les chefs d’entreprises s’est présenté, soit celui de la pénurie de main-d’œuvre. Le domaine de la restauration, nous démontre que plusieurs restaurants de service rapide doivent afficher des fermetures de leurs établissements ou servir seulement la clientèle au service au volant. Tandis que d’autres commerçants, dans des centres commerciaux sont fermés par faute de main-d’œuvre.
Ceci dit, non seulement nous avons connu une première vague, une deuxième vague, mais avons aussi traversé une troisième vague en sommes maintenant à une quatrième vague causée par la variante et maintenant la MU. Cette épidémie de la COVID-19 a eu des conséquences économiques, politiques et sociales importantes dans le monde entier. Désormais, elle fera partie de notre vie quotidienne, c’est-à-dire, des vaccins comme celui de la grippe. D’ailleurs, certains hôpitaux de l’État de la Floride ont commencé à administrer une troisième dose à leur personnel soignant. Quant à l’Israël, ce pays a également commencé à administrer une troisième dose à sa population.
Parmi les stratégies que les franchiseurs devront adoptées nous retrouverons en première place l’application de la gestion des changements concernant l'investissement requis pour l'équipement de sécurité, pour la mise à jour de nouvelles techniques et de systèmes de technologies de l'information (TI) facilitant ainsi la prise de commande des clients et l’accélération de la livraison de la marchandise à ces derniers. Le tout suivi par l’instauration de programmes d’incitatifs de recrutement pour garder le personnel en place tout en assurant les perturbations de la chaîne d'approvisionnement qui peuvent empêcher ou compliquer l'uniformité et la cohérence que la plupart des systèmes cherchent à atteindre. Sans pour autant mettre de côté l’investissement la formation des franchisés à la nouvelle réalité, sur la marque et les rencontres soient par webinaires ou visioconférences avec les franchisés pour capter le plus d’information du marché local de ces derniers afin d’adapter les stratégies les plus appropriées aux situations jamais rencontrées auparavant.
En conclusion, dans ce contexte de pandémie, il ne faut surtout pas que le franchiseur mette en avant ses intérêts personnels en instaurant des systèmes de ventes électroniques en concurrence avec ses franchisés. Il ne faut surtout pas oublier que le succès du franchisé assure le succès du franchiseur.